Retrouvailles au Phoenix [Pv : Ali]

-          Il y’a quelqu’un ?

Cette voix lui disait quelque-chose. Comme si elle la connaissait déjà. Mais qui ? Elle passa la tête par la porte de son arrière-boutique, intriguée : les clients matinaux sont relativement rares. L’inconnu semblait visiblement en pleine discussion avec une des petites plantes carnivores qu’elle avait reçues la veille. Les clients capables d’apprécier leur qualité étaient rares. Même plus que les clients matinaux. Étrange.

-          Elle te plait ? Demanda-t-elle.

Après avoir dit ces mots, elle regarda le client plus en détail. Elle connaissait cette silhouette.

-          Xûr ? Dit-elle en rigolant, presque incrédule.

Elle avait du mal à croire que ce bon vieux Xûr se soit retrouvé dans une boutique de magie cheloue du centre-ville de si bon matin. En tous cas, il ne semblait pas avoir changé, ou du moins son amour pour les plantes. Elle le reconnaissait bien là.

Autumn se rendit à l’arrière-boutique pour mettre à bouillir de l’eau. Alors qu’elle choisissait pendant la multitude de thés qu’elle avait dans son placard, elle entendit Xûr lui parler : « Tu as bien le droit de parler de… Tout ça ? » La jeune fille reparu avant de lui répondre, non sans un léger sourire « Officiellement ? Bien sûr que non. Si il savait les rumeurs que je repends sur eux, ils se feraient un plaisir de m’interroger jusqu’à ce que je leur révèle tout ce que j’ai appris et à qui je l’ai dit, avant de me couper la langue et de me faire étouffer avec, si j’ai de la chance. Mais bon, j’ai toujours ma langue, alors je dois supposer qu’Hima est avec moi… Pour l’instant. »

La mage entendit la bouilloire siffler et retourna donc à la cuisine afin de préparer le thé. Elle reparu à peine quelques secondes plus tard avec la bouilloire, les deux tasse et des petits gâteaux. Tout en servant le breuvage, elle demanda à Xûr : « Dis-moi Xûr, Tu sais ce que tu comptes faire, quand tu auras fini d’étudier à l’Académie ?

Autumn se retint de pousser un cri de surprise, autant surprise par l’explosion soudaine de sa fenêtre que par l’élan chevaleresque de Xûr. Elle le remercierait plus tard.
Encore sonnée, elle chercha de qui ou quoi cela pouvait venir, et où ça pouvait bien se trouver maintenant dans sa boutique. Dans sa confusion, la première chose qui lui vint à l’esprit fût que ça en voulait sûrement à quelque chose qui se trouvait ici qu’a sa vie ou celle de Xûr.
Elle se releva maladroitement, vu un peu de sang du côté de son ami. Sans doute juste une égratignure. La jeune femme se recula furtivement, plaça son dos contre l’armoire, cherchant à savoir où cette chose était passée tout en tâtonnant dans son armoire à la recherche d’un petit flacon, qui contenait un poison aux propriétés acides d’une rare efficacité. Elle contait bien le balançait sur ce truc si ça se repointait.

- Xûr, est-ce que tu aurais...

Un bruit de verre cassé retenti dans un coin à gauche de la pièce, indiquant sans doute où ça se trouvait.

Autumn regarda à droite à gauche, cherchant une trace de l’ennemi. Où était-il passé ? Elle était légérement essouflée
- Je n’ai aucune idée de ce qui vient de se passer. Toi ? Demanda Xûr.
- Pas la moindre, répondit-elle. En réalité, elle avait bien trop d’idées pour pouvoir toutes les formuler à voix haute.
Elle regarda son ami. Du rouge...
- Tes vêtements... Ça va ?
Bien sûr que ça allait. Il s’agissait de Xûr. Bien que la boutique fût silencieuse depuis, il lui semblait quand même ressentir... Quelque chose. Quelque chose qui n’avait été là que depuis qu’un truc était passé par la fenêtre. Elle tendit l’oreille. Rien d’autre que sa respiration halentante et son coeur battant la chamade; cela l’étonnait, car elle se sentait et paraissait très calme.
- ‘Fais chier ! J’vais devoir racheter une fenêtre ! Dis-t-elle en souriant. La jeune femme commençait juste à s’épousseter quand elle remarqua un objet coincé entre une armoire et un porte manteau, juste en face de la fenêtre. Elle s’en approcha, timidement.
Un sifflement dans ses oreilles.
Était-ce.... ?
Elle tendit la main. Le sifflement dans ses oreilles s’accentua. Xûr l’entendait-il aussi ?
- Prendre ce truc me paraît pas une bonne idée, ça fait un drôle de bruit, soupira-t-elle. Qu’est-ce que j’en fait ?

En plus du bruit qu’il dégageait, il y’avait un autre détail d’étrange dans cet objet : elle n’avait jamais vu quelque chose de similaire auparavant; de la forme d’un oeuf mais un peu plus gros, il semblait parfaitement lisse, trop pour que ce soit honnête. Il était d’une couleur argent si pure que la jeune femme ne parvenait pas vraiment à identifier de quel matériau il pouvait bien s’agir. Ce fût la main de Xûr posée sur son bras qui la tira de son instant de vague-à-l’âme et le sifflement strident lui revint en pleine figure. À peine avait-elle vu son ami poser la main sur l’objet que celui-ci illumina toute la pièce d’une lumière vive et étincelante qui l’aveugla. Il lui sembla que le bruit s’intensifia à ce moment là.
Pendant quelques minutes, tout ne fût qu’obscurité et lumière. Le bruit lui même semblait être englouti par sa puissance. Puis, plus rien. Après avoir été exposée à ce sifflement bizarre et intense, le silence lui paraissait assourdissant.
De nombreuses tâches colorées s’agittaient sous ses paupières, elle tâtonna donc par-terre afin de savoir où elle/ils se trouvai(en)t, s’attendant à retrouver le toucher du sol de sa boutique auquel elle s’était si bien habituée, sans doute à cause des nombreuses tasses de thé cassées qu’elle avait dû ramasser.

Attendez... De l’herbe ? C’était bien de l’herbe qui se trouvait sous ses doigts. De l’herbe tout ce qu’il y’a de plus vivante et de plus vraie. La surprise lui fit immédiatement rouvrir les yeux; mais comme elle n’avait pas encore récupéré toute sa vision se qu’elle aperçut tout d’abord ne fût qu’une palette de couleurs vives : du vert au sol, du bleu dans le ciel, un peu de rouge par-ci par-là, et dans le fond, masquant une partie du ciel, de grosses tâches marrons. Juste devant elle, une grosse tâche de plusieurs couleurs qu’elle ne parvint pas de suite à identifier. Rien à voir donc, avec le camaïeu de marron qu’elle aurait pu voir si elle s’était réveillée dans sa boutique. Passé le stade de vision digne d’un tableau impressionniste, elle réalisa que la grosse tâche qui se trouvait devant elle n’était autre que Xûr, et que les formes bizarres et marrons en arrière plan n’étaient autre que des maisons. Des rires d’enfants, au loin, confirmèrent l’hypothèse qu’elle était en train d’élaborer : ils se trouvaient dans un petit parc qu’elle connaissait plutôt bien, puisqu’il se trouvait juste  derrière sa boutique. Un légère odeur de tissu brûlé confirmait son hypothèse : avec les miroirs qui se trouvaient dans le magasin, un des rideaux avait sûrement dû prendre feu. Elle en rachèterait d’autres.

L’émotion étant un peu redescendue, elle se leva. L’air du matin était toujours frais, et l’humidité de l’herbe dans laquelle elle se trouvait n’arrangeait pas vraiment les choses. Se frottant les bras dans l’espoir de se réchauffer, elle commença aussi à se lever. C’est alors qu’elle vit l’oeuf, tout près. Il devait être brûlant, car une légère fumée s’en échappait : l’humidité de l’herbe devait sûrement s’évaporer à son contact. Néanmoins, les événements ne semblaient pas l’avoir entamé d’un pouce : il était toujours aussi lisse, argenté et parfait, bien qu’il n’émit plus aucun sifflement. Nom de Dieu, mais d’où pouvait sortir un truc pareil ?! Puis Autumn se rappela de Xûr, non sans honte.
- Xûr, tu va bien ? Demanda-t-elle.
La vendeuse avait prit l’habitude de poser cette question plus pour lancer la conversation que par réelle inquiétude, car elle le pensait plutôt solide.